Sapin, mon beau sapin : Et si on cultivait la biodiversité pour Noël ?

Sapin, mon beau sapin : Et si on cultivait la biodiversité pour Noël ?

Plus de 6 millions de sapins de Noël sont vendus en France chaque année -le plus fréquemment entre le 15 et le 20 décembre – dont 5,5 millions de sapins naturels et 1 million de sapins artificiels. Si ces derniers sont à proscrire, parce qu’exclusivement fabriqués à base de dérivés pétrochimiques, les sapins naturels ne sont pas forcément tout « verts ». Explications et alternatives.

Des sapins de noël éco-responsables

Origines

Arbre de vie, arbre sacré, arbre du renouveau, arbre de l’enfantement chez les Celtes, arbre du Paradis garni de pommes rouges dans les mystères catholiques du Moyen Age, notre sapin est sacré !

Mais la tradition du sapin à Noël nous vient des Protestants qui, à l’époque de la Réforme, ne voulaient pas représenter la Nativité comme les Catholiques par une crèche. Cette tradition s’est répandue dans l’Europe protestante, en Allemagne et en Scandinavie.

Le premier sapin de Noël en tant que tel est mentionné dans les registres municipaux en Alsace en 1521 et c’est à Marie Leckzinska, l’épouse polonaise de Louis XV, que l’on doit son entrée à Versailles en 1738. La mode du sapin de Noël était lancée !

Privilégier les sapins cultivés en France

Selon l’Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN qui regroupe 101 producteurs), les sapins commercialisés sur le marché français en décembre ne sont pas coupés dans les forêts et sont issus d’une production agricole raisonnée et contrôlée. Cultivé en France sur une superficie estimée à plus de 5 000 hectares, le sapin de Noël naturel ne contribue donc guère à la déforestation des forêts naturelles. Leur production se fait principalement dans le Morvan, première région productrice avec un million d’arbres sur 1 500 hectares, mais aussi en Bretagne et en région Rhône-Alpes.

Le reste doit être importé : beaucoup d’arbres proviennent de Belgique (60% ) et du Danemark (25% ) mais aussi de Chine, où la province du Zhejiang est spécialisée dans cette production.

Il faut entre 5 et 10 ans, selon la taille désirée, pour obtenir un sapin de Noël.

Attention donc à la provenance car plus le sapin vient de loin, plus son empreinte carbone liée notamment au transport est importante !

Monoculture et biodiversité

L’argument « en achetant un sapin naturel, voire « bio », je contribue à protéger les forêts » n’est pas aussi simple.

La culture du sapin de Noël a des conséquences plutôt néfastes pour l’environnement.
Au-delà des engrais et des pesticides utilisés dans ces cultures, il y a aussi les régulateurs de croissance, qui assurent au sapin la forme conique typique attendue et une densité de branchage optimale pour y accrocher guirlandes et boules de Noël. Les eaux de ruissellement entraînent les produits phytosanitaires (comme le daminozide suspecté de cancérogenèse) vers les sources et les ruisseaux, polluant les nappes phréatiques.

De plus, la culture du sapin de Noël empiète sur les forêts originelles de feuillus et les prairies, habitat naturel d’une faune et d’une flore non adaptées aux forêts de sapins de « Noël » ,qu’ils soient des épicéas, des Nordmann ou autres variétés.

La monoculture du sapin se fait généralement suite à la coupe à blanc de l’ancienne forêt de feuillus. Pour empêcher ces feuillus de repousser, les souches sont arrachées. C’est une destruction totale du biotope et de l’écosystème.

Au-delà des raisons chimiques, la phytosociologie explique qu’une « culture » de sapin empêche d’autres plantes de pousser et entrave la vie des animaux.

Agir pour la biodiversité

Avec un peu d’imagination, on peut créer de ses propres mains un sapin original en matières recyclées ou récupérées comme du carton par exemple, des branches mortes, des palettes ou du papier.

L’association belge « Terre en Vue » propose même de participer à un grand concours du plus beau « faux » arbre de Noël en envoyant la photo de sa réalisation avant le 22 décembre.

A gagner : un week-end à la ferme pour l’auteur de l’arbre le plus original.

On peut aussi défendre les forêts de feuillus, en achetant quelques parcelles pour la sauvegarde des forêts de feuillus du Morvan pour lutter contre l’évolution inquiétante de l’enrésinement des forêts en Morvan. Une belle et généreuse idée de cadeau !

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