Les crèmes solaires ont fait l’objet d’un article accusateur dans le magazine « Que choisir », daté du 5 juillet 2016 « Crèmes solaires pour enfants », n°549 juillet/août 2016.
Remettant en question l’indice de protection contre les UVA de cinq produits solaires, dont trois bio, et allant même jusqu’à demander leur retrait du marché, cet article contribue à relancer le trouble sur ces produits très utilisés en période estivale.
Alors, où en est-on ?
L’industrie cosmétique répond
Suite à la réalisation de tests d’évaluation sur des crèmes solaires pour enfants SPF 50 et 50+, l’Union Fédérale des Consommateurs-Que choisir (UFC-Que choisir) a déposé plainte contre cinq marques, en demandant le retrait du marché de leurs produits en raison de leur « très faible protection aux UVA ». Trois firmes bio ont été montrées du doigt.
Les professionnels du secteur ont rapidement dénoncé les méthodes d’évaluation utilisées, ainsi que les idées alarmistes émises.
UVA, UVB… pas facile de s’y retrouver quand on n’est pas initié ! En fait, depuis septembre 2006, les produits solaires doivent être efficaces aussi bien contre les UVB (responsables des coups de soleil) que contre les UVA (qui pénètrent plus profondément dans la peau et peuvent à long terme être responsables de cancers cutanés).
Pour la mesure de l’efficacité contre les UVA, l’UFC Que Choisir a utilisé uniquement des tests in vitro (sur des plaques de plastique et non pas sur la peau humaine). Or, l’Association des PEM de la filière cosmétique française (COSMED) a bien souligné que ces tests ne sont pas appropriés pour les indices 50 et 50+ ainsi que pour les écrans minéraux ! « En cas de doute, avant de conclure que la protection contre les UVA est insuffisante, il aurait fallu procéder à une nouvelle mesure avec la méthode in vivo [sur un panel de volontaires en conditions réelles d’usage] comme la recommandation de la Commission Européenne y invite et comme le font les industriels » commente la FEBEA (Fédération des Entreprises de la Beauté).
Le bio soumis aux mêmes règles !
Cosmebio, l’association professionnelle de la cosmétique naturelle, écologique et biologique, récuse également certaines conclusions qu’elle estime erronées et les possibles confusions engendrées par cet article. Elle déclare que les cosmétiques labellisés COSMEBIO, dont les solaires, sont « soumis aux mêmes normes légales […] et doivent être strictement conformes au règlement cosmétique 1223/2009 (qui liste les filtres solaires autorisés) et en accord avec les recommandations de la Commission Européenne n°2006/647/CE (critères de l’indice de protection) ».
Elle conclut : « Des tests UVA/UVB sont systématiquement effectués avant la mise sur le marché d’un solaire : le SPF indiqué sur le packaging d’un solaire bio n’a pas d’autre choix que d’être garanti » !
Appliquez régulièrement les solaires !
Jean Marc GIROUX, Président de COSMED, docteur en pharmacie et expert toxicologue–pharmacologue, remet les choses en place : « il faut savoir qu’un produit d’indice SPF 50+ conforme à la réglementation (comme c’est le cas pour les 5 produits en cause) stoppe 99,8% des UVB et 94% des UVA ! Un produit de SPF 30 arrête encore 97% des UVB et 86% des UVA ».
Et il ajoute que « l’enjeu est plus dans la façon dont les consommateurs utilisent les crèmes solaires. Quel que soit l’indice de protection, la fréquence d’application est la même. Même avec un SPF 50, il faut renouveler fréquemment l’application [au minimum toutes les deux heures], ce que les consommateurs ne font pas toujours car ils pensent qu’avec un SPF élevé ils sont protégés plus longtemps ».
Les solaires bio meilleurs pour la peau et l’environnement
Solaires bio contre solaires conventionnels ? Rappelons quelques faits : les solaires bio utilisent des écrans minéraux (oxyde de zinc et dioxyde de titane) et non des filtres chimiques, suspectés de modifier l’équilibre hormonal avec une baisse de la fertilité masculine. Les produits chimiques contenus dans les crèmes solaires conventionnelles sont également particulièrement toxiques pour la vie marine. Ils seraient en partie responsables du blanchiment des coraux…
Les solaires bio intègrent également plus d’ingrédients capables de nourrir et d’hydrater une peau exposée au soleil, de par le caractère naturel de leur composition (huiles végétales, extraits de plantes, cire de Candelilla, glycérine végétale…). Utilisée dans certaines formules naturelles, l’huile de Karanja ou Pongamia serait particulièrement intéressante pour ses propriétés photo-protectrices.
La charte Cosmebio exclut également de ses formules des conservateurs et composés chimiques peu recommandables pour la peau ou l’environnement : le MIT (méthylisothiazolinone), le phénoxyéthanol, les parabènes, les huiles issues du pétrole (vaseline, paraffine…), les OGM, etc.
Enfin, il faut savoir, comme l’avait déjà rappelé Sevellia dans un article « Crèmes solaires : comment bronzer sans trahir sa peau ? », que les crèmes solaires idéales n’existent pas, et qu’il faut prendre des précautions globales :
- Eviter les heures chaudes (entre 12 et 16h), indispensable pour les enfants !
- Porter des T-shirts et chapeaux;
- Mettre de la crème solaire régulièrement (toutes les 2 heures) sur toutes les zones découvertes quand on s’expose, mais sans pour autant se sentir trop protégé !
Bref, gardez du bon sens en toutes circonstances !
Pour aller plus loin :
[…] Efficacité des crèmes solaires, une mise au point nécessaire ! […]
[…] Efficacité des crèmes solaires, une mise au point nécessaire ! […]