Pollution plastique : vers un traité international

Traité international contre la pollution plastique

Pollution plastique : vers la signature d’un traité international?

Du 29 mai au 2 juin 2023, les représentants de 175 pays ainsi que des scientifiques se sont réunis à Paris à l’UNESCO afin de reprendre des sessions de négociations sur la réduction de la pollution plastique. Paris a ainsi accueilli la deuxième session des cinq qui sont planifiées.

💪🏼 L’objectif : définir les grandes orientations d’un traité multilatéral qui devrait être signé en 2024. Une nouvelle étape vers ce traité a été finalement validée in extremis après d’âpres négociations.

Dans le même temps se tenait pour la première fois le salon ZERO+ sur le zéro déchet, zéro gaspi, à Paris – Porte de Versailles. De quoi nourrir d’intenses discussions.

 

Comment réduire la pollution plastique? 📉

Réduire la pollution plastique englobe un ensemble de mesures touchant à l’ensemble du cycle de vie du plastique, de son mode de production jusqu’à la gestion de ses déchets.

Certains pays sont très clairs dans leurs objectifs. C’est le cas des 56 pays qui se sont regroupés au sein de la « Coalition de la haute ambition pour mettre fin à la pollution plastique» ou HACEPP (High Ambition Coalition to End plastic Pollution). Conduite par le Rwanda et la Norvège, elle regroupe une cinquantaine de pays, dont la France, le Canada, le Chili et le Sénégal. Le Japon, le Gabon et la République de Maurice les ont rejoints lors des négociations. La coalition vise à mettre fin à la pollution plastique en 2040, grâce à un traité international et juridiquement contraignant.

Non seulement cette coalition cherche à réguler tout le cycle de vie d’un plastique et à favoriser une économie circulaire, mais également à réduire à la source la production de plastique.

 

Des blocages encore présents ✊🏽

Malheureusement, ce n’est pas la vision de certains pays qui cherchent à mettre l’accent sur le recyclage et la gestion des déchets — protégeant ainsi la production liée à leur industrie pétrochimique. C’est le cas des États-Unis, de la Chine, de l’Arabie Saoudite et autres pays du Golfe. Ces derniers ont d’ailleurs bloqué les deux premiers jours de négociations pour des raisons de procédures.

Mais les faits sont là : si on continue sur la même lancée, la production plastique triplera d’ici à 2060, à 1,2 milliard de tonnes/an. Les déchets, triplant aux-aussi (moins de 10 % des plastiques sont recyclés), devraient atteindre 1 milliard de tonnes… Une quantité impossible à gérer, même en imaginant que tous les pays du monde aient les infrastructures adaptées.

Ainsi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait tout de suite mis en garde : « il faut qu’on fasse attention à ce que la question du recyclage ne remplace pas le débat sur la réduction de la production de plastiques ».

Malgré tous ces tensions et désaccords, un mandat a été confié au Comité intergouvernemental de négociation afin de préparer une première ébauche de texte avant la fin de l’année.

 

Repenser le modèle économique ♻️

Comme l’a précisé Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut d’Économie circulaire, lors de la conférence d’inauguration du salon ZERO+, « nous nous trouvons à un moment historique où les convictions environnementales, qui existent depuis longtemps, rencontrent les convictions économiques, qui savent qu’il faut changer de modèle ».

Intégrer des notions de l’économie circulaire est ainsi primordial, afin de casser la ligne : produire, utiliser, jeter, pour se tourner vers les 3 R : réduire, réutiliser, recycler.

 

Des solutions politiques et sociétales 🤝

Si les plastiques à usage unique vont peu à peu sortir de notre quotidien (comme le prévoit La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire), les enjeux restent colossaux et concernent aussi les autres plastiques : ceux qui sont toxiques pour la santé, ceux qui peuvent être remplacés… Et pour ceux qui vont rester, il est nécessaire de développer des écoconceptions, en réfléchissant à la longévité, réparabilité et recyclabilité des objets plastiques.

Les consommateurs, de leurs côtés, pour les plus avertis, ont déjà adopté d’autres modes de consommation : le vrac, la réduction du plastique en utilisant des produits zéro déchet

Et vive le retour de la consigne !

Poursuivons nos efforts avec Sevellia.

 

Caroline Da-Chavigny

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