Aujourd’hui, plus de la moitié de la population française a recours à des « thérapies complémentaires : ostéopathie, chiropraxie, hypnose, shiatsu… Ces pratiques permettent de soulager un grand nombre de douleurs.
Elles sont là aussi en accompagnement et en prévention, permettant à de nombreuses personnes de rester en bonne santé en agissant sur les déséquilibres avant qu’ils ne deviennent pathologiques.
Le shiatsu fait partie de ses thérapies alternatives, et grâce à son Syndicat Professionnel, pourrait atteindre une reconnaissance encore plus large de sa pratique.
Le shiatsu, une pratique issue de tradition japonaise
D’origine japonaise, le shiatsu veut littéralement dire « pression avec les doigts ». Issu des massages traditionnels japonais, en accord avec toute la philosophie de l’énergétique orientale, le shiatsu cherche à rééquilibrer le système nerveux, notamment le système nerveux autonome, en charge des fonctions automatiques de l’organisme. Celles dont nous n’avons pas conscience en fait, comme la respiration, la digestion, etc.
Il agit ainsi sur la balance « sympatho-vagale », stimulant le système parasympathique (en opposition avec le système orthosympathique), qui fait baisser le rythme cardiaque, la tensio-artérielle, facilite la digestion, etc. Soit tous les facteurs physiologiques permettant de se sentir détendu et dans un état de bien-être.
Le shiatsu a donc de nombreuses préconisations : stress, sommeil perturbé, burn-out, syndrome du côlon irritable, mais aussi maladie d’Alzheimer, diabète, autisme… où les résultats peuvent être étonnants. Les séances dispensées avant et après une lourde opération permettent également de récupérer bien plus vite !
Une reconnaissance qui peut s’élargir
Pour que la personne se sente en confiance, encadrée par des gens compétents, les praticiens de shiatsu ont créé en 2009 leur Syndicat Professionnel de Shiatsu, qui a obtenu en 2015 l’inscription au Registre National des Certifications Professionnelles du titre professionnel : « spécialiste en shiatsu ».
Le secrétaire du Syndicat, Jacques Laurent, exprime la volonté « d’aller plus loin et d’avoir une véritable intégration dans le système de santé ». Et de citer la Suisse, très en avance, où les deux systèmes de santé – le conventionnel et le complémentaire – cohabite en bonne intelligence. Grâce à un compromis entre la volonté des habitants, les autorités et les professionnels, la Suisse a ouvert le remboursement par le régime de santé de médecines dites « complémentaires » – dont la médecine traditionnelle chinoise, l’acupuncture et la phytothérapie – à certaines conditions (dont une preuve de formation et de pratique). La Suisse met en avant le « principe de confiance », n’attendant pas que l’efficacité de ces techniques soit validée par des techniques habituelles. La France est loin de cette façon de penser… Mais comme le dit Jacques Laurent, les « choses avancent ».
Le shiatsu déjà présent dans les structures hospitalières
Malgré des critiques de certains membres du corps médical, des établissements hospitaliers travaillent en bonne intelligence avec des praticiens en shiatsu : l’Hôpital Publique Henri Mondor de Créteil, le Centre Hospitalier d’Aix en Provence, l’Hôpital Nord à Marseille ou encore le CHU d’Angers.
Deux études cliniques sont actuellement en cours, l’une sur la pratique du shiatsu sur des enfants présentant des troubles psychiques (avec le Docteur Catherine Zittoun chef de pôle 141° secteur de psychiatrie infanto-juvénile de Paris) et l’autre sur des patients soufrant d’amylose cardiaque (menée par le Professeur Thibaud Damy cardiologue au C.H.U H. Mondor de Créteil).
Le syndicat Professionnel permet de trouver près de chez soi des praticiens ayant reçu le titre de « spécialiste en shiatsu ». Comme le dit une journaliste suisse, testez et faites-vous votre opinion !
Caroline Da Chavigny.