Les alternatives aux pesticides

Les alternatives naturelles aux pesticides

Du 20 au 30 mars 2024 aura lieu la Semaine Pour les Alternatives aux Pesticides (SPAP)*. Cette 19e édition a pour objectifs d’informer et de sensibiliser tous les publics sur les risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation des pesticides. Chaque année, ce sont quelques 500 événements qui sont organisés un peu partout en France et à l’étranger.

Cette semaine vise aussi à promouvoir des alternatives viables aux traitements chimiques de synthèse dans tous les secteurs d’utilisation actuels : agriculture, voirie, espace vert, textiles, etc.

Afin de mobiliser et de fédérer un réseau d’acteurs engagés et toujours plus large autour de ce combat (citoyens, organisations de la société civile, élus, etc.), suivez-nous dans ce mouvement citoyen !

 

Pourquoi limiter l’utilisation des pesticides ?

Les pesticides sont constitués de trois familles : les insecticides, les herbicides et les fongicides. Très utilisés depuis les années 50 après le traumatisme de la guerre, ils ont permis le développement d’une agriculture intensive.

Leurs dangers ? Ils sont utilisés pour tuer insectes et champignons ou herbes indésirables, mais ils tuent aussi d’autres espèces. Les oiseaux par exemple. Ils contaminent également le sol et les nappes phréatiques, parfois pour de très nombreuses années.

Ils ont un impact très néfaste sur la santé humaine. Dans les milieux professionnels, des études ont confirmé la présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies graves (dont le cancer de la prostate et la maladie de Parkinson). Les riverains sont également exposés de façon chronique aux pesticides.

Les études épidémiologiques sur les cancers de l’enfant permettent de conclure à une présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse (exposition professionnelle ou par utilisation domestique) ou chez l’enfant et le risque de certains cancers, en particulier les leucémies et les tumeurs du système nerveux central.

En dehors des milieux professionnels, les consommateurs sont aussi exposés en ingérant des substances en petites quantités… sur le long terme. Un exemple : d’après UFC-Que Choisir**, on trouve parmi les aliments les plus contaminés les pommes (80 % des échantillons) où l’on détecte fréquemment du fludioxonil (48 % des échantillons), un fongicide suspecté d’être un perturbateur endocrinien. Les pesticides retrouvés dans les produits d’alimentation courante sont suspectés d’être cancérogènes, toxiques pour la reproduction ou l’ADN ou perturbateurs endocriniens.

La Semaine Pour les Alternatives aux Pesticides (SPAP)* porte cette année sur le thème de la santé pour rappeler à quel point nous sommes tous concernés.

 

Le débat des alternatives

L’un des arguments du gouvernement pour ne pas interdire certains produits de synthèse est de dire qu’il n’existe pas d’alternatives. La SPAP veut au contraire défendre l’idée que les solutions existent, et qu’elles sont déjà déployées dans certains territoires. Les faire connaître et les partager.

La SPAP souhaite également faire la lumière sur les réelles alternatives, en opposition à celles qu’elle estime faussement efficaces. Dans le viseur de la SPAP, la certification « haute valeur environnementale (HVE) » dont la promesse d’excellence environnementale – sous-tendue par son appellation – ne correspond pas à la réalité de son cahier des charges.

 

Les alternatives existantes aux pesticides

Les alternatives existantes à l’utilisation de pesticides :

  • L’agriculture bio: l’agriculture biologique est un mode de production agricole qui respecte de l’environnement, du bien-être animal et de la biodiversité qui exclut le recours à tout produit chimique de synthèse ainsi qu’aux OGM. Certains détracteurs estiment que le bio n’est pas fiable, or tout produit bio doit respecter de façon scrupuleuse le règlement européen.

Il faut savoir que les exploitations bio subissent deux contrôles par an (inopinés et programmés).

  • La protection intégrée: dans ce mode de production, la prévention est au cœur de la stratégie. En plaçant l’agronomie au cœur des pratiques et en tenant compte de tous les éléments (hommes, milieux, environnement…), l’idée est de remplacer les intrants extérieurs par des processus naturels de régulation : rotations longues des cultures, semis moins dense, plus tardif, choix d’espèces et de variétés résistantes, lutte physique (comme le désherbage mécanique par exemple)… La lutte chimique n’est appliquée que si tous les autres moyens ont été épuisés.
  • L’agroforesterie : considérer les arbres comme des alliés de l’agriculture, voici le principe de l’agroforesterie. Ces nombreux avantages incluent la réduction du ruissellement, la diminution de l’érosion des sols, un sol plus « vivant » (avec la présence de micro-organismes et de faune), une meilleure biodisponibilité en eau. La présence d’arbres permet également de protéger les animaux et les autres espèces végétales de la chaleur.

Reste qu’en France, pour l’instant, l’agroforesterie reste très minoritaire. Parmi les freins existants figurent l’entretien que les arbres demandent et la taille de certains engins agricoles.

À noter : depuis 1950, 70% des haies ont disparu des bocages français.

  • La permaculture s’appuie sur une observation pointue des écosystèmes et de leurs modes de fonctionnement. La permaculture peut faire intervenir des associations et des rotations de cultures, comme cela se fait dans la ferme de Bec Hellouin.
  • La biodynamie : la biodynamie est une sorte d’agriculture biologique mais avec une vision plus holistique qui prend en compte l’influence des phases de la lune, des préparations biodynamiques à base de plantes médicinales et de bouse de vache… Les produits issus de la biodynamie sont certifiés par Demeter, l’organisme certificateur qui délivre un label.

 

 

Soutenez la Semaine Pour les Alternatives aux Pesticides (SPAP)* avec Sevellia et son large choix de produits biologiques.

 

Caroline Da-Chavigny

 

 

* La SPAP est coordonnée au niveau national par l’association Générations Futures et rassemble une cinquantaine d’organisations partenaires françaises et internationales. Les animations locales sont organisées par les acteurs du territoire.

**Observatoire pesticides UFC Que Choisir

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