Le régime « sans gluten », adopté par les personnes atteintes de la maladie coeliaque, est une pratique alimentaire qui se repend désormais chez les personnes qu’on identifie comme « sensibles au gluten ». Ces dernières présentent généralement un certain nombre de symptômes assez similaires à celles qui souffrent de côlon irritable. Ballonnements, fatigue, maux de tête, douleurs articulaires… sont les principaux symptômes reportés.
Le terme « sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC) » désigne ces individus, qui ne sont pas atteint de la maladie cœliaque, mais qui présentent des symptômes lorsqu’ils mangent des aliments contenant du gluten et se sentent mieux une fois que le gluten a été supprimé de leur régime alimentaire. On estime à 5 à 10% la proportion de la population « sensible au gluten ».
Les différences entre allergies et sensibilité
La maladie coeliaque est une maladie d’origine immunologique qui entraîne une inflammation de l’intestin endommageant les villosités de la paroi intestinale. Elle touche 1% de la population française. L’allergie au blé, que présentent certains enfants, peut provoquer des effets immédiats ou différés. Ces deux maladies sont à exclure avec un médecin avant de modifier son régime alimentaire, car leurs conséquences peuvent être graves.
La sensibilité au gluten peut provoquer des symptômes évoquant la maladie cœliaque. Cependant, elle ne provoque pas de lésions intestinales et n’implique pas d’anticorps spécifiques. Ce n’est qu’en supprimant le gluten de son régime alimentaire qu’on constate – ou pas – les effets négatifs de ce composé sur le corps.
De nombreuses questions restent encore en suspens concernant la sensibilité au gluten.
Petit rappel sur le gluten
Le gluten représente un ensemble de protéines présentes dans certaines céréales : blé, seigle, orge, épeautre… Les protéines du gluten provoquant la maladie coeliaque sont les gliadines du blé et de l’épeautre (céréale proche du blé), les sécalines du seigle, les hordéines de l’orge. C’est lorsqu’on mélange les céréales avec de l’eau que le conglomérat de gluten se forme.
Le nom « gluten » inclut GLU, comme la colle, car cette protéine est responsable de l’élasticité et peut faire travailler dur nos systèmes digestifs…Tout cet effort peut avoir une ribambelle de conséquences sur le corps.
Force est de constater que le blé moderne a subi des modifications expliquant l’augmentation de cette sensibilité au gluten. En effet, les blés anciens contiennent en proportion plus de gluten (30% contre 15 à 20% aujourd’hui), ce qui les rend beaucoup plus digeste que les blés modernes. En effet, la force élastique des blés modernes est bien plus élevée et demande donc beaucoup d’effort à l’organisme pour le digérer*.
D’autres molécules du blé peuvent être à l’origine de troubles intestinaux, comme les fructanes, des glucides à chaînes courtes. Ces derniers, fermentent facilement, provoquent notamment des ballonnements et des colites.
Choisir une variété ancienne de blé bio peut être une solution. Tout comme choisir un pain bio au levain naturel ayant vraiment eu le temps de fermenter.
Cuisiner soi-même
Exclure le gluten permet de goûter de nouvelles variétés de produits, comme les pâtes ou les tartines multi-céréales (riz, quinoa, sarrasin, châtaigne…). Sevellia propose une gamme de produits sans gluten.
On peut acheter ses farines sans gluten (sarrasin, quinoa, pois chiche, riz, millet, châtaigne…) et s’entrainer à cuisiner soi-même. Soit en excluant complètement le gluten, soit en le limitant, libre à chacun d’ajuster en fonction de son expérience et de ce qu’il observe en modifiant le contenu de son assiette.
Certains livres proposent des recettes sans gluten. Pour faciliter la vie !
Caroline Da-Chavigny
*Sensibilité : est-ce vraiment la faute au gluten ? par Isabelle Descamps, diététicienne-nutritionniste, p.60, Biocontact n°328.
Avant aujourd’hui j’ai toujours cru qu’il n’y avait aucune différence entre allergies et sensibilité. Très explicite, votre article m’a aidé à comprendre qu’il fallait que j’exclue le gluten de mon régime alimentaire. Je suis maintenant décidé à chercher des recettes sans gluten pour me faciliter la vie.
Après des années de douleur aux ventres qui ne trouvaient pas d’explications, nous avons découvert avec ma compagne qu’elle avait une grave intolérance au gluten.
Maintenant, on cuisine presque tout nous même et ça va beaucoup mieux, par contre il faut un bon temps d’adaptation pour prendre tous les bons réflexes.