Le microbiote, la clé de la santé ?

Microbiote, clé de la santé - SEVELLIA.COM

100 000 milliards. Pas moins. C’est le nombre vertigineux de bactéries que nous hébergeons dans notre ventre, autrement dit notre microbiote intestinal. Tant qu’il est équilibré, tout va bien. Mais lorsqu’il s’appauvrit, c’est là que les risques de développer des maladies augmentent*. L’intérêt des scientifiques et des médecins pour le microbiote est devenu tel que des projets de grande envergure voient le jour.

 

Le French Gut : mieux cartographier le microbiote

Avez-vous entendu parler du projet French Gut ? Il a pour vocation à améliorer les connaissances sur le microbiote intestinal, dont on découvre de plus en plus l’impact sur la santé des individus. Le projet compte caractériser le microbiote intestinal de 100 000 individus, afin de couvrir toute la diversité des populations.

Initié par MetaGenopolis de l’INRAE, en collaboration avec des partenaires publics (INSERM, APHP, des hôpitaux) et des partenaires privés, le projet va faire un appel national pour récolter des échantillons de selles. Des analyses par séquençage d’ADN permettront de cartographier le microbiote chez les personnes en bonne santé et chez les personnes malades.

Comprendre les liens qui existent entre la composition du microbiote et l’hôte dans les grandes pathologies modernes (obésité, allergies, diabète, maladies inflammatoires chroniques des intestins, cancers) ainsi que dans les troubles neurodéveloppementaux (dont l’autisme et l’hyperactivité) et les maladies neurodégénératives (parkinson, alzheimer) fait partie des objectifs de cette étude.

Le projet French Gut s’inscrit dans un projet international nommé Million Microbiome of Humans Project (MMHP), qui collectera un million de microbiotes (fécal, oral, cutané) à l’aide des mêmes technologies.

L’objectif final est d’évoluer en termes de diagnostic, de pronostic, de prédiction et d’avancer vers la définition d’une nutrition préventive personnalisée et le développement d’une médecine de précision.

 

Qu’est ce qui est défavorable au microbiote ?

  • Une alimentation déséquilibrée, c’est-à-dire trop riche en sucres et « mauvais » gras (graisses saturées, celles que l’on trouve dans les fritures notamment).
  • La prise d’antibiotiques : si les antibiotiques sauvent des vies, il ne faut pas en abuser. On ne les prend que lorsqu’ils sont absolument nécessaires, car ils détruisent les mauvaises et les bonnes bactéries ;
  • La prise d’antiacides aurait aussi des effets délétères sur le microbiote.
  • Le stress : une raison de plus pour prendre le temps de pratiquer une activité sportive et de se détendre.

 

Qu’est ce qui est favorable au microbiote ?

  • Une alimentation riche en fibres. Les Hadza de Tanzanie qui se nourrissent avec beaucoup de fibres ont un microbiote dont la diversité est deux fois plus riche que celle d’une personne urbaine*. L’idée est de varier les fruits et les légumes tout au long de la semaine.
  • Les probiotiques : ce sont les bons microorganismes (bactéries, levures, champignons….), qui favorisent un microbiote équilibré. On les trouve dans les yaourts, la choucroute, la soupe miso, la sauce soja, le kéfir, le kombucha, les cornichons… On peut également faire une cure de probiotiques de temps en temps.
  • l’activité physique.

 

Le microbiote n’a pas fini de nous révéler ses pouvoirs. Des études françaises et internationales s’apprêtent à cartographier des millions de microbiotes pour établir leur composition et leurs liens possibles avec l’apparition de maladies chroniques ou le maintien d’une bonne santé.

En attendant, adoptons un mode de vie favorable pour toutes ces bactéries qui nous habitent !

 

Caroline Da-Chavigny

 

* Microbiote : les fabuleux pouvoirs du ventre. Documentaire réalisé par Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, France, 2019. A voir sur Arte.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *