La biodiversité en péril : des changements profonds et immédiats sont nécessaires !

La biodiversité en péril : des changements profonds et immédiats sont nécessaires !

Un rapport sans précédent de l’Onu publié lundi 6 mai 2019 annonce qu’environ un million d’espèces animales et végétales – sur 8 millions –  sont déjà menacées d’extinction dans les prochaines décennies.

« Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier » a décrit Robert Watson, président du groupe d’experts de l’Onu sur la biodiversité, regroupés au sein de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques). Ce rapport est le résultat de trois ans de travail par 145 experts, issus de 50 pays.

Face à cette urgence, il faut repenser immédiatement notre système agro-alimentaire et nos modèles de production et de consommation.

75% de la terre altérée

Les chiffres sont sans appel. Les modes actuels d’exploitation de la terre – déforestation, agriculture intensive, surpêche, urbanisation en fort développement – ont fortement altéré son tissu vivant – celui sur lequel nous vivons. 66% de l’environnement marin est également touché.

Ceux qui ne se soucient guère du sort des animaux ont aussi de quoi s’inquiéter : c’est tout l’équilibre mondial qui est menacé, les hommes inclus. Lorsque l’on pense que 75% des types de culture utilisées dans le monde reposent sur la pollinisation par les animaux… La culture des fruits et des légumes est ainsi directement concernée.

Les écosystèmes sont tout aussi indispensables à la vie humaine : les forêts, les zones humides, les océans, puissants absorbeurs de carbone.

 

L’activité humaine responsable

En 50 ans, « la population humaine a doublé, l’économie mondiale a quadruplé, et le commerce mondial a été multiplié par 10, faisant conjointement augmenter la demande d’énergie et de matières premières ». 

La façon dont les humains ont géré ce développement est arrivée à un point de rupture, car elle n’est pas viable à long terme. Les facteurs à l’origine de ce désastre écologique ont été identifiés et sont liés à l’activité humaine : l’utilisation des terres (agriculture, déforestation), l’exploitation directe des ressources (pêche, chasse), le changement climatique, les pollutions et les espèces invasives (introduites par l’homme).

 

Des changements radicaux nécessaires

En 2050, nous serons 50 milliards. Nourrir cette population de façon durable nécessite des changements profonds de nos habitudes de culture et de consommation. Il est nécessaire de se tourner vers des modes de culture agro-responsables et de mieux gérer l’utilisation de l’eau. Les cultures raisonnées et biologiques, au rendement parfois plus faible au démarrage, permettent néanmoins d’économiser le coût des pesticides et de réintroduire la biodiversité en mélangeant les espèces végétales.

L’un des axes importants est de baisser la consommation de viande souligne Greenpeace, car les élevages de bovins ont un impact connu sur l’environnement et le changement climatique. Franck Courchamp, écologue et chercheur au CNRS, interviewé dans Le Monde, explique qu’« on perd en déforestation l’équivalent du Portugal tous les ans, principalement pour l’élevage du bétail (en Amérique du Sud) et les plantations d’huile de palme (Asie du Sud-Est) ». Un régime alimentaire plus tourné vers les végétaux sera bénéfique pour tout le monde ! (même si la synthèse décrite a été modifiée… Elle n’appelle plus à manger directement moins de viande, certains pays producteurs ayant dû faire pression).

Fixer des quotas de pêche « efficaces » fait partie des mesures préconisées, tout comme la réforme des aides publiques et de la fiscalité.

Repenser son mode de vie est tout aussi capital. Comme l’écrit l’un des principaux auteurs Eduardo Brundizio : « il s’agit de considérer la qualité de vie et non la croissance économique comme objectif ». Le dogme de la croissance a fait long feu…

Les objectifs devront être « agressifs » d’ici à 2030 si l’on veut sauver ce qu’il reste à sauver, et conserver une planète durable en 2050… tout en assurant une vie convenable aux plus pauvres qui sont souvent les premiers impactés par les changements climatiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *