Du 12 au 27 mai 2018 aura lieu la 18ème édition de la quinzaine du commerce équitable, une occasion formidable de participer à de multiples évènements dans toute la France : dégustations bio-équitables, projections de films, rencontres avec des producteurs, débats…
Cette année, le mouvement s’engage pour l’égalité femmes-hommes. Car dans de nombreux pays, cette égalité est loin d’être acquise et les femmes sont toujours victimes de nombreuses discriminations et de violences.
Rétribuer au juste prix les personnes qui produisent les denrées que nous consommons régulièrement est un puissant levier d’émancipation des femmes ! Dans un monde où les femmes possèdent moins de 1% de la richesse mondiale, cela contribue à faire évoluer les mentalités et les pratiques.
Participons à cette évolution !
Quelques chiffres*
Si 10 millions de garçons dans le monde n’ont pas accès à l’éducation, les filles sont 15 millions. Pour 100 hommes de 25 à 34 ans vivant dans une extrême pauvreté, les femmes sont 122. Les femmes assument 2,6 fois plus que les hommes les tâches domestiques et familiales, ce qui entravent leur possibilité de s’investir dans d’autres domaines – sans compter la fatigue supplémentaire.
Et terrible constat, plus d’une femme sur 3 a été victime de violences physiques/sexuelles par son partenaire intime, ou de violences sexuelles par quelqu’un d’autre au cours de sa vie.
Du côté de la vie professionnelle, le taux d’activité des femmes est de 63% contre 94% pour les hommes. Les femmes touchent globalement 23% de moins que les hommes. Un autre fait marquant est la quasi-absence des femmes aux propriétés foncières. Un exemple cité par Kamala Marius, chercheuse et maître de conférences à l’université Bordeaux Montaigne : en Inde, par tradition, ce sont les fils qui possèdent exclusivement les terres et le patrimoine familial, malgré un vote en 2005 autorisant les femmes à posséder leurs terres. Dans les pays en développement pourtant, les femmes représentent jusqu’à 70% de la main d’œuvre !
En revanche, les microcrédits sont largement attribués aux femmes (90% en Inde) car elles le remboursent !
Le commerce équitable, un formidable levier pour les femmes
Grâce aux critères inscrits dans le cahier des charges Fairtrade/Max Havelaar, comme la non-discrimination de genre, les femmes sont reconnues et rétribuées pour leur travail. En renforçant leur indépendance financière et en leur donnant de l’autonomie, le commerce équitable offre un formidable levier d’émancipation.
Des actions sont également menées par les coopératives pour donner aux femmes l’accès à l’eau potable, aux services de santé, à la garde et la scolarisation de leurs enfants. De meilleures conditions de vie leur permettent de s’impliquer davantage dans la vie de la communauté et de prendre des responsabilités qui font évoluer les mentalités.
Des produits justes
Défendant un monde plus juste, préservant à la fois l’environnement grâce à des procédés de production agro-écologiques et les hommes en leur permettant de vivre dignement, différents sociétés ou organismes ont basés leur commerce sur les règles du Fairtarde. C’est le cas d’Equitable, de Guayapi, d’Alter Eco, d’Oxfam, des Jardins de Gaïa…
Ils travaillent avec de nombreuses communautés à travers le monde (Amérique du Sud, Afrique, Inde…) permettant très concrètement à de nombreux hommes et femmes de vivre de leur travail et contribuant à la cohésion économique et sociétale des petites coopératives locales.
Proposant des produits de consommation courante (thé, sucre, chocolat, café, céréales…), ils participent à construire un avenir plus juste. Sans oublier de mentionner la qualité des produits dont la traçabilité est réelle !
Plus de renseignement sur https://www.mouvement-equitable.org/
*Aurélie Durin, formatrice consultatante pour le groupe Egaé, Magazine Equité n°20, mai 2018 – Fédération Artisans du monde
Université d’été du commerce équitable 2017